Un déluge de (presque) fin du monde...
Pour un last minute, Engelberg s'est imposée à nous naturellement... Dans le genre domaine skiable proche, haut perché et bien pourvu en dénivellées, on ne fait pas mieux : moins de 700km de route et une bonne heure de gagnée sur toutes les stations classiques de Haute-Savoie, du Vaud ou du Valais. Ca parait dérisoire mais une fois arrivés à 1h du mat', ça fait toute la différence pour le lendemain, surtout après le p..... de déluge qui s'est abattu sur nos toits durant tout le trajet. Un vrai truc de mayas quelques jours avant la fin du monde programmée!
Un chalet interdit aux grands formats...
Le chalet, dégotté une petite quinzaine de jours auparavant sur la toile, était plutôt sympa et accueillant. Certains d'entre nous ont certes failli y laisser leur scalp à force de racler des linteaux placés bien bas, mais à part ça franchement le rapport qualité-prix-atmosphère était une fois encore au top... Même avec ce petit brin de promiscuité qui fait tout le charme d'un séjour un peu pimenté, surtout lorsque (tous) les sens en éveil doivent se cacher pour assouvir leurs irréfrénables envies.
Ces petits détails mis de côté, le chalet a surtout été le théâtre d'une soirée dont les fous-rires resteront longtemps dans nos mémoires. La recette est imparable : en préambule, une bonne journée de ski, un apéro-crasses, un bon repas bien arrosé. Verser ensuite une bonne dose d'un Laurent plus déchainé que BeTV, ajouter un zeste de Phil comme je l'ai rarement vu (!), une pincée de Chantal qui rajoutait de l'huile sur un feu qui ne demandait que ça pour partir en artifices, piquer avec un bouquet garni d'insuline du feu de Dieu. Sans oublier de saupoudrer d'une franche giclée de slow sirupeux que seuls Véronique et Patrick savent nous offrir. Puis décorer le tout d'une tranche de Camila 100% high voltage noir de noir et d'un Fred qui ne la reconnaissait plus... Enfin, servir le tout sur un fond musical offert par Radio Luzern-Engelberg. Pas besoin de secouer, ça part tout seul. Attention : pas de bouton "off"...
Recherche désespérément dameuses...
Si le thermomètre était revenu à des valeurs plus raisonnables par rapport au climat sibérien des jours précédant notre arrivée, la neige fraîchement tombée en masse (de Laurent barre...) nous a valu de sacrés beaux moments de plaisir, une fois passée la surprise de pistes qui n'avaient de "pistes" que le nom... On les cherche toujours! Les Suisses ne sont visiblement pas des pros du damage, ce qui n'a pas été sans causer des dégâts collatéraux dans le chef de certaines et certains d'entre nous, plus habitués à se laisser doucement glisser au son des carres s'enfonçant dans une neige bien travaillée durant la nuit... Après ce pré-chauffage un peu hésitant, quel plaisir à tracer sa voie dans une neige pratiquement vierge. Chacun sa route chacun son chemin. Et pour ne rien gâcher, on a même eu droit à de très beaux rayons de soleil en ce samedi après-midi!
Les journées du dimanche et du lundi ont été tout aussi pleines. De la douceur, une fine bruine en ville (pas très drôle mais le décor était encore bien hivernal de toute façon...), des flocons en altitude et quelques trouées de ciel bleu par ci par là... Et toujours de beaux paquets de peuf à déménager sans concession sous nos spatules désormais plus rompues à ces conditions particulières! Quel bonheur de profiter de ces quelques éclaircies, lundi, pour admirer les sommets avoisinants, Mont Titlis et Klein Titlis en tête! Quelle chance aussi de pouvoir profiter d'une belle journée de ski sans files aux remontées, sans embouteillages sur les pistes, sans cohues non plus à la redescente en station!
Et Engelberg dans tout ça ?
La Suisse est chère. La Suisse centrale est chère. Le Franc suisse est cher. A Engelberg, même Stephan Eicher... On ne l'a pas croisé, lui qui y a pourtant vu le jour. On est loin du charme des villages traditionnels aux maisons anciennes à pans de bois : Engelberg c'est une petite ville. Pas un charme inaltérable certes, mais agréable. Disons-le tout net : il n'y a pas beaucoup de place pour les baroudeurs sans le sou, tant l'endroit respire l'argent. Pas besoin d'y rester 10 jours pour s'en apercevoir, il suffit de compter les hôtels et les restaurants pas donnés, les bijoutiers, et les boutiques de luxe qui bordent toutes les rues du centre. Peu de bars sympas à se mettre sous le goulot. Pour vivre heureux dans la vallée, il faut vivre caché, à l'abri d'un des innombrables chalets richement équipés et décorés qui la bordent... Y'a pas à dire mais je préfère les petits villages du Valais ou du Vaud.
Côté domaine skiable, c'est pas mal : 82km au compteur mais peu de pistes pour débutants ou familiales, si l'on excepte quelques bleues côté versant Brunni. Ca tombe bien, on n'était pas là pour faire du chasse-neige de toute façon! Pour un shortski c'est la destination idéale, à condition de trouver un hébergement décent à prix convenable... ou d'avoir les moyens.
Si vous en avez marre de skier, il y a toujours le lèche-vitrines. Et si vous préférez que votre carte de crédit reste bien au chaud plutôt qu'entre les mains de Madame (je compatis), les vitrines vous pourrez vraiment les lécher : elles sont aussi nickel que les toilettes d'un restoroute helvète! Pour les amateurs de sports divers, il y a aussi le match de hockey sur glace du samedi soir au complexe sportif local si le EHC Engelberg joue à domicile... Ambiance garantie. Surtout avec un Laurent M. à vos côtés dans les gradins :-)
RDV en terre inconnue 2 : Les Diablerets
La suite du programme Mountain@Sea au ski, c'est pour (très) bientôt, toujours en Suisse. Aux Diablerets, dans le Vaud.
Pardi, faut bien rentabiliser la vignette avant que les tarifs n'atteignent bientôt des sommets (suisses). Rendez-vous donc entre mecs du 11 au 16 janvier ou plus si affinités!
Fred
Photos (c) : Phil